190 ENTREPRISES À L’ARRÊT, L’ÉTAT DÉGAINE L’ACTIVITÉ PARTIELLE

INCENDIES DANS LES CORBIÈRES : UN FILET DE SÉCURITÉ POUR 190 ENTREPRISES MENACÉES

Les flammes ont laissé derrière elles un paysage calciné et des entreprises à l’arrêt. Dans le massif des Corbières, près de 190 structures économiques ont vu leur activité paralysée après les incendies de cet été. Pour éviter une vague de licenciements, la préfecture de l’Aude a activé un dispositif exceptionnel d’activité partielle. Objectif clair : maintenir les emplois dans un tissu économique déjà fragilisé, en soutenant temporairement salariés et employeurs. Mais ce filet de sécurité suffira-t-il face à l’ampleur du choc subi par ces entreprises, petites ou moyennes, souvent déjà précaires ?

comment survivre quand une entreprise n’a plus ni clientèle, ni trésorerie, et qu’elle doit continuer de payer charges et fournisseurs ?

Concrètement, ce mécanisme permet aux employeurs de réduire ou suspendre temporairement l’activité de leurs salariés tout en garantissant un revenu minimal. Chaque salarié concerné percevra 60 % de sa rémunération brute habituelle, calculée sur une base de 35 heures par semaine, l’État prenant en charge l’indemnisation. Les entreprises éligibles sont nombreuses : celles directement touchées par les incendies dans leurs locaux, celles qui ont subi une interdiction administrative temporaire d’activité, ou encore celles dont les clients et partenaires ont disparu dans les flammes. Un bouclier administratif qui s’applique rétroactivement : les employeurs ont 30 jours, à partir de la mise en activité partielle de leurs salariés, pour déposer leur demande sur le site dédié. Le dispositif se veut souple, mais il interroge : comment survivre quand une entreprise n’a plus ni clientèle, ni trésorerie, et qu’elle doit continuer de payer charges et fournisseurs ?

L’initiative de l’État apporte un souffle d’air immédiat, mais elle ne règle pas tout. Les pertes matérielles, les contrats annulés, la fragilité psychologique des équipes, autant de dégâts collatéraux que ce dispositif ne compense pas. Le risque est réel : sans accompagnement durable, certaines de ces entreprises ne rouvriront jamais leurs portes, malgré l’aide. La mesure apparaît donc comme un outil d’urgence nécessaire mais insuffisant. Elle ouvre une question plus large : comment renforcer la résilience économique de nos territoires face à des catastrophes qui se multiplient avec le changement climatique ? Car au-delà des Corbières, c’est bien tout un modèle de soutien aux entreprises en temps de crise qu’il faudra repenser.
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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant 
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens 
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, image d'illustration, Buzee Prod 2025

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