À CÉPIE, DES LEÇONS DE RÉPUBLIQUE EN DEMI-TEINTE

À L’ÉCOLE DE CÉPIE, DES ÉCOLIERS INITIÉS À LA CITOYENNETÉ ET À LA LAÏCITÉ DANS UN CLIMAT DE TENSIONS SILENCIEUSES

C’est une matinée à double tranchant qu’ont vécue les élèves de l’école de Cépie. Officiellement, il s’agissait de comprendre deux piliers fondamentaux de la République : la citoyenneté et la laïcité. Officieusement, l’événement s’est tenu dans un climat chargé, entre doutes non dissipés, figures publiques controversées et une parole publique qui peine à inspirer la confiance. Une initiative louable sur le fond, mais dont les contours soulèvent des interrogations sur la forme. Peut-on vraiment transmettre les valeurs républicaines quand ceux qui les incarnent localement font l’objet de soupçons ou de controverses ?

Philippe Andrieu, maire de Cépie, n’a pas manqué de s’impliquer. Pourtant, sa légitimité fait débat.

La première exposition, consacrée à la citoyenneté, a été présentée par M. Yousfi, membre de la Ligue des droits de l’homme. Un acteur engagé, certes, mais dont la présence divise. Affilié au clan "Pierre Durand", il s’était fait remarquer il y a quelques mois par son silence assourdissant lorsque plusieurs femmes de Limoux avaient dénoncé des agressions sexuelles présumées. Bien qu’aucune procédure ne le vise directement, son absence de réaction face à ces événements reste en mémoire. Pour les enfants, peu au fait de ce contexte, l’exposition a néanmoins permis d’explorer des notions essentielles : les droits et devoirs du citoyen, l’engagement collectif, le respect des institutions. Des messages fondamentaux… à condition d’être portés par des figures légitimes.

La deuxième exposition, sur la laïcité, a été animée par M. Amans, président des Délégués de l’Éducation nationale de l’Aude. Une présentation historique et pédagogique sur une valeur au cœur de l’identité républicaine. Les élèves ont découvert les conflits anciens entre cléricaux et anticléricaux, mais aussi les défis actuels posés par les replis communautaires, les discriminations et les atteintes à la liberté de conscience. À leurs côtés, Philippe Andrieu, maire de Cépie, n’a pas manqué de s’impliquer. Sa présence semblait naturelle. Pourtant, sa légitimité fait débat. Lors des dernières législatives, certains lui reprochaient un manque de clarté sur ses positionnements idéologiques. À l’heure où l’exemplarité est attendue des élus, peut-on réellement mobiliser les jeunes autour des valeurs républicaines sans exemplarité politique ? Les questions posées par les enfants ont montré une curiosité sincère. Les réponses, elles, ont semblé parfois éludées.

L’initiative, en soi, est à saluer. Elle traduit une volonté locale d’éveiller les consciences, de transmettre les fondamentaux de la démocratie. Mais elle soulève aussi une contradiction : comment parler de laïcité et de citoyenneté quand ceux qui les défendent suscitent eux-mêmes la méfiance ? La République ne s’enseigne pas seulement à travers des mots ou des expositions. Elle s’incarne. Et à Cépie, cette incarnation semble encore en chantier.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11.MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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