ACCIDENT GRAVE À CARCASSONNE : LES RODÉOS SAUVAGES DANS LE VISEUR

CARCASSONNE : UN RODÉO URBAIN TOURNE AU DRAME, SIX BLESSÉS, UN GARDE À VUE

C’était un vendredi soir comme tant d’autres dans les zones commerciales de Carcassonne. Bruits de moteurs, accélérations rageuses, klaxons de spectateurs venus parfois de très loin : les rodéos urbains se sont installés là, en périphérie, à l’abri relatif des regards. Mais le 1er août, cette habitude illégale a franchi un cap. Cette fois, le « run » a dérapé, et le bilan est grave : six blessés, dont plusieurs graves, un jeune homme de 26 ans placé en garde à vue. Et une ville qui, une fois encore, se réveille en découvrant l’étendue des risques qu’elle tolère trop souvent à sa marge.

Les cinq occupants du véhicule percuté souffrent de multiples fractures.

Il est minuit passé quand deux des participants quittent le rassemblement clandestin. Les moteurs grondent encore. Les véhicules s’élancent à toute vitesse, comme dans une course folle. L’un des conducteurs, résidant en périphérie toulousaine, perd le contrôle de son itinéraire dans les rues de Carcassonne. Il emprunte un sens interdit. Quelques secondes plus tard, il percute de plein fouet une voiture qui circulait normalement, avec cinq personnes à bord. Aucun d’eux n’avait participé, ni même assisté au rodéo. Ce sont des victimes collatérales, frappées de plein fouet par une inconscience mécanique.

Les secours déployés sur place sont massifs : six ambulances, deux unités du Smur, un véhicule de secours routier, trente pompiers mobilisés. Le conducteur responsable est indemne. Son passager est grièvement blessé. En face, les cinq occupants du véhicule percuté souffrent de multiples fractures. Leur pronostic vital n’est pas engagé, mais les blessures sont sérieuses, les séquelles probables. Tous ont été hospitalisés à Carcassonne. Dans le même temps, le conducteur, non assuré, est interpellé et placé en garde à vue. Il reconnaît immédiatement les faits et sa participation au rodéo.

Le phénomène n’est pas nouveau. Depuis plusieurs mois, les rassemblements de voitures modifiées et de pilotes amateurs se répètent en périphérie carcassonnaise. Les forces de l’ordre interviennent, mais les événements se déplacent, se reprogramment, et reviennent, chaque semaine. En toile de fond, les réseaux sociaux jouent un rôle de catalyseur : on s’y donne rendez-vous, on se filme, on partage les exploits de l’interdit. Et l’engrenage se referme. Jusqu’à la tragédie.

Derrière cet accident, c’est toute une question qui se pose : jusqu’à quand tolérer ces courses sauvages qui transforment des zones commerciales en circuits illégaux ? Peut-on parler de fatalité alors que les mêmes scènes se reproduisent sans sanction réellement dissuasive ? Le coût humain de ces pratiques ne cesse de grimper, dans une société où l’adrénaline semble parfois valoir plus que la sécurité. La responsabilité est collective : autorités, justice, plateformes numériques, mais aussi citoyens, tous doivent se positionner face à un phénomène qui n’a plus rien d’anecdotique. La liberté de se retrouver ne justifie pas celle de mettre des vies en danger.

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Jean Michel JUMEAU, Journaliste indépendant 
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens 
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, image d'illustration, Buzee Prod 2025

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