CARCASSONNE XIII, COURRIEL ET CONFIDENTIALITÉ : QUAND LES LR AUDOIS SE DÉCHIRENT

UN MAIL ANONYME ÉBRANLE LES RÉPUBLICAINS DE L’AUDE : LE PRÉSIDENT TONDEREAU VISE PAR UNE ATTAQUE NUMÉRIQUE

C’est un message qui sème le doute et trouble les rangs. En ce mois de mai, plusieurs militants audois des Républicains ont reçu un courriel anonyme, signé d’un mystérieux « Jérôme Fandor », critiquant vertement Bernard Tondereau, président du parti dans le département. Le ton du mail est acéré, les accusations graves, et une question brûle toutes les lèvres : qui a eu accès aux fichiers internes du parti pour diffuser ce message ciblé ? Derrière cette attaque, c’est l’intégrité du responsable local, mais aussi la sécurité des données des militants, qui sont mises en cause.

Bernard Tondereau envisage désormais des poursuites judiciaires et se dit prêt à saisir un avocat.

L’auteur de la missive utilise une adresse chiffrée — se terminant par proton.me — pour relayer des extraits d’un article publié sur un blog confidentiel, vieux de plusieurs semaines, dénonçant le mandat éclair de Bernard Tondereau à la coprésidence du club de rugby Carcassonne XIII. Le message affirme qu’il aurait signé des partenariats “au rabais”, assortis de défraiements jugés “conséquents”. Plus que le contenu, c’est le reproche de silence qui domine. “Pas un tweet, pas une plainte, pas même un mot”, déplore l’auteur du courriel, dénonçant l’attitude mutique d’un président censé défendre son honneur. Ce n’est plus seulement l’homme politique qui est visé, mais son absence de réaction, perçue comme un aveu ou une faiblesse.

Bernard Tondereau, lui, dément formellement les faits relayés dans ce courriel. Il évoque une cabale, un procédé “lamentable”, digne “des heures sombres de la politique”. Il envisage désormais des poursuites judiciaires et se dit prêt à saisir un avocat. L’affaire a d’ores et déjà été signalée aux instances nationales des Républicains, qui pourraient s’inquiéter d’une potentielle fuite de données. Car c’est bien là l’autre versant de cette affaire : si la critique politique, même acerbe, relève du débat, l’usage d’un fichier confidentiel pour la propager pose un problème éthique et juridique. Ce type de pratique interroge sur les failles dans les structures locales des partis, sur la porosité des réseaux internes, et sur l’usage de méthodes anonymes dans des règlements de comptes aux allures d’opération de sabotage.

Au-delà du cas Tondereau, cette affaire révèle une crispation palpable au sein des Républicains dans l’Aude. Entre défiance, règlements de comptes et soupçons de trahison, elle illustre les tensions que peut susciter le pouvoir, même à l’échelle locale. Si la justice devait être saisie, il appartiendra à l’enquête de déterminer l’origine du message, son auteur et ses motivations. Mais une chose est sûre : à quelques mois de nouveaux rendez-vous électoraux, les fissures internes risquent de fragiliser davantage un parti déjà en quête de souffle. Et de rappeler, une fois encore, que les guerres intestines se mènent désormais autant dans les urnes que dans les boîtes mail.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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