COURSE-POURSUITE SUR L’A61 : PRISON FERME POUR LE FUYARD DE LA BMW VOLÉE

ROCADE DE NARBONNE : UNE FOLLE CAVALCADE QUI A FAILLI TOURNER AU DRAME

Ce 6 mai aurait pu virer au carnage. Un banal contrôle routier s’est transformé en course-poursuite infernale sur l’A61, jusqu’à la rocade de Narbonne. À son terme, une BMW accidentée, deux victimes traumatisées, un camion encastré… et un jeune fuyard de 19 ans sur le banc des accusés. Jugé ce mardi, il écope de deux ans et demi de prison, dont 18 mois ferme. Un verdict lourd, à la hauteur d’un scénario digne d’un film d’action, mais terriblement réel. Ce drame rappelle que sur les routes, les coups de volant hasardeux peuvent anéantir des vies en une seconde.

À plus de 200 km/h, le conducteur prend tous les risques et termine sous un camion.

Les faits sont limpides. Ce jeune homme originaire de Seine-Saint-Denis conduisait une BMW volée en Belgique, équipée de fausses plaques. Il roulait vers Barcelone, avec à son bord un mineur de 17 ans. Le plan : vendre le véhicule pour 10 000 euros. Mais tout dérape à proximité de Toulouse, lorsque les gendarmes entament un contrôle. Panique à bord. À plus de 200 km/h, le conducteur prend tous les risques. La cavale prend fin de manière brutale à Narbonne, lorsqu’il percute une Renault Laguna puis s’écrase contre un poids lourd. La conductrice de la première voiture, encore sous le choc, témoigne : "Je suis suivie psychologiquement. J’ai encore peur de conduire. Si mes enfants avaient été là..." Le chauffeur-livreur, coincé une heure et demie dans son camion, reste blessé et dans l’incapacité de travailler. Tous deux subissent un traumatisme durable.

À la barre, l’accusé reconnaît ses torts. Il présente ses excuses aux victimes, aux gendarmes. Il parle d’une "panique incontrôlée", d’un engrenage absurde. Pourtant, pour le ministère public, les zones d’ombre demeurent. Pourquoi cette prise de risque insensée pour une somme aussi dérisoire ? Pourquoi cet itinéraire réputé pour les trafics ? La substitution du procureur soulève un doute : s’agit-il seulement d’une affaire de revente, ou d’un go-fast déguisé ? Face à ces questions sans réponse, la justice tranche : 30 mois de prison, interdiction de séjour dans l’Aude, stage de sensibilisation, indemnisation des victimes. Une peine exemplaire, sans être aveuglément sévère. Car si l’homme n’a pas de casier, les conséquences de ses actes sont bien réelles.

Au-delà de la sanction, cette affaire soulève une interrogation plus vaste : comment des jeunes, parfois sans antécédents, basculent-ils dans des logiques de fuite aussi irrationnelles, aussi dangereuses ? À quoi tient cette bascule entre simple délit et potentiel drame mortel ? À l’ère des réseaux et des parcours éclatés, la tentation d’un "coup facile" reste une réalité. Mais sur la route, la vitesse ne pardonne pas. Et la justice, elle, ne peut effacer les blessures infligées. Elle peut seulement rappeler que chaque choix compte, et que fuir n’est jamais une solution.

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Jean Michel JUMEAU, Journaliste indépendant 
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens 
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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