DANS L’AUDE, LE PS TOURNE LE DOS À OLIVIER FAURE

OLIVIER FAURE RÉÉLU À LA TÊTE DU PS, MAIS DÉFAIT DANS L’AUDE PAR NICOLAS MAYER-ROSSIGNOL

Réélu au niveau national pour un quatrième mandat, Olivier Faure conserve la tête du Parti socialiste. Mais la victoire, serrée, est marquée par une claque locale : dans l’Aude, c’est son rival Nicolas Mayer-Rossignol qui s’impose. Un revers symbolique pour l’appareil fauriste, qui révèle une fracture persistante au sein du parti de Jaurès. Une élection qui en dit long sur les lignes de tensions internes, et qui pourrait peser sur les équilibres à venir.

Dans l'Aude, Olivier Faure ne plait pas et la tendance confirme un désaveu local.

À l’échelle nationale, Olivier Faure l’a emporté d’une courte tête avec 50,9 % des voix face au maire de Rouen. Une victoire certes, mais sans éclat. Car cette fois encore, le scrutin interne a mis en lumière un PS plus divisé que jamais. Le député de Seine-et-Marne était pourtant en tête à l’issue du premier tour, avec 49,6 % des suffrages, contre 46,7 % pour Nicolas Mayer-Rossignol. Dans l’Aude, la dynamique a pris un autre tournant. Le département, réputé pour sa fidélité aux orientations nationales du parti, a surpris : la tendance s’est inversée entre les deux tours, confirmant un désaveu local.

Jeudi 5 juin au soir, dans les sections audoises, l’ambiance était tendue. Le nombre de votants a progressé entre les deux scrutins, passant de 497 à 525 bulletins exprimés. Une hausse significative, qui a modifié l’équilibre. Nicolas Mayer-Rossignol a recueilli 269 voix, soit 51,2 % des suffrages. Olivier Faure, lui, n’a convaincu que 256 adhérents (48,8 %). Ce basculement, inattendu, met en évidence une double réalité : d’une part, une base militante mouvante, moins fidèle aux logiques nationales ; d’autre part, une ligne politique contestée jusque dans les territoires autrefois acquis à la direction sortante. L’Aude, département historiquement ancré à gauche, envoie ici un signal clair.

Ce résultat local n’est pas anodin. Il interroge le leadership d’Olivier Faure, son autorité sur l’ensemble du territoire, et la cohérence de sa stratégie. Le secrétaire national a certes évité l’éclatement du parti depuis 2018, en tentant de maintenir l’unité autour de la Nupes, mais au prix de nombreuses tensions internes. À force de compromis, la ligne s’est brouillée. Mayer-Rossignol, lui, incarne une autre voie : plus sociale-démocrate, plus traditionnelle, mais aussi plus offensive envers les partenaires à gauche. Son score dans l’Aude illustre une adhésion à cette alternative.

Alors que le PS se cherche un nouveau souffle et que les élections européennes approchent, cette élection interne laisse des traces. Faure sort affaibli, même victorieux. Mayer-Rossignol, battu, en sort renforcé. Et dans les fédérations comme celle de l’Aude, on observe, on doute, on s’interroge. La question n’est plus de savoir qui dirige le parti. Mais jusqu’où, et avec quelle légitimité.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant 
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens 
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Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Extrait journal TF1, Buzee Prod 2025

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