DÉSERT MÉDICAL ET COMMERCES EN DÉCLIN : CARCASSONNE PASSE À L’OFFENSIVE

MÉDECINS ET COMMERÇANTS : CARCASSONNE TENTE DE SOIGNER SON CENTRE-VILLE

Peut-on enrayer la désertification médicale et la désertification commerciale avec la même volonté politique ? C’est le pari que semble faire la municipalité de Carcassonne. Lors du conseil municipal du jeudi 22 mai, deux annonces fortes ont retenu l’attention : la création d’une bourse destinée aux étudiants en médecine, assortie d’une clause d’installation locale, et le lancement d’une nouvelle étude pour redynamiser le centre-ville. Deux initiatives distinctes, mais guidées par un objectif commun : maintenir l’attractivité d’un territoire qui, comme beaucoup d’autres villes moyennes, lutte pour conserver ses habitants, ses soignants et ses commerces.

L’opposition socialiste, par la voix de Tamara Rivel, a soutenu la démarche.

L’initiative de la bourse médicale vise clairement à ancrer de futurs professionnels de santé dans la ville. L’idée, portée par l’adjointe à la santé, Marie-Aude Montussac, est simple : aider quatre étudiants en médecine financièrement, jusqu’à 13 000 € par an, à condition qu’ils s’installent comme médecins généralistes à Carcassonne après leur diplôme. Le budget alloué, plafonné à 52 000 € par an, reste modeste, mais pourrait peser lourd dans le choix d’un jeune médecin. Gérard Larrat, maire divers droite de la ville, assume cette stratégie incitative : « Chaque collectivité cherche ses propres solutions pour lutter contre les déserts médicaux. Si l’engagement n’est pas tenu, l’étudiant devra tout rembourser. » C’est un pari sur l’avenir, et sur la fidélité.

En parallèle, le cœur de ville reste une autre urgence. Vacance commerciale, rotation rapide des enseignes, attractivité en berne : la bastide de Carcassonne peine à retrouver sa vitalité. Pour y remédier, la mairie a décidé de confier à un cabinet spécialisé une étude de six mois, cofinancée à 80 % par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT). Objectif : poser un diagnostic précis, mais surtout proposer des solutions concrètes pour redonner de l’élan à ce centre historique. L’opposition socialiste, par la voix de Tamara Rivel, a soutenu la démarche tout en rappelant l’ampleur du défi : « Les villes qui s’en sortent ont mené des projets publics forts, culturels, piétons. Il faut de l’audace. »

Ces deux mesures, si elles ne changent pas immédiatement le quotidien des Carcassonnais, témoignent d’un effort de planification stratégique dans une ville qui refuse le déclin. La bourse médicale est un signal fort adressé aux jeunes talents ; l’étude urbaine, un outil de reconquête. La question reste entière : cela suffira-t-il ? Entre urgence sanitaire et revitalisation économique, Carcassonne trace un chemin. Encore faut-il qu’il soit suivi. Et qu’il mène quelque part.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Image : TV Carcassonne 2020, Buzee Prod 2025

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