DIEU PRIVILÉGIE-T-IL LES HUMBLES ? LE RÉCIT QUI DÉRANGE

JÉSUS BOULEVERSE LES RANGS : DIEU NE PRIVILÉGIE PAS LES PREMIERS DE LA CLASSE

Et si les critères de justice étaient radicalement inversés ? Dans une société qui valorise la réussite visible, la conformité religieuse et le mérite affiché, la parole de Jésus dans l’évangile selon Luc vient déranger. Il ne s’agit plus de celui qui fait bonne figure, mais de celui qui se reconnaît petit, faillible, vulnérable. Le Pharisien, modèle apparent de piété, est écarté. L’employé des impôts, symbole du compromis moral, est justifié par Dieu. Le renversement est brutal, presque provocateur : celui qui s’abaisse est élevé. Et celui qui s’élève, rabaissé.

Il ne s’agit plus de celui qui fait bonne figure...

Ce récit, souvent relégué au domaine religieux, porte pourtant une portée profondément sociale. Le pharisien prie debout, énumère ses bonnes œuvres, s’affiche comme irréprochable. Il représente l’ordre établi, l’homme convaincu d’avoir mérité sa place. En face, le collecteur d’impôts n’ose même pas lever les yeux. Il sait qu’il n’est pas à la hauteur. Il ne demande rien, sinon la miséricorde. Et c’est lui que Dieu approuve. Un contraste qui interroge : faut-il être faible pour être entendu ? Est-ce un plaidoyer pour l’humilité ou un désaveu de la prétention religieuse ? À travers ce récit, Jésus ne s’attaque pas à la loi mais à l’orgueil. Il ne condamne pas la foi, mais la façade. En peu de mots, il redéfinit ce qu’est être juste : non pas celui qui s’élève, mais celui qui se connaît fragile.

Ce renversement éclaire bien au-delà du contexte biblique. Il interroge nos institutions, nos élites, nos hiérarchies. Pourquoi valorisons-nous ceux qui crient fort, qui brillent, qui dominent ? Ne négligeons-nous pas ceux qui, silencieux, vivent dans la vérité de leurs failles ? Ce texte ne donne pas une réponse définitive, mais il ouvre une faille dans l’édifice des certitudes. Il invite à regarder autrement, à écouter ce qui ne s’impose pas. En filigrane, une critique sociale se dessine : dans le royaume que dessine Jésus, l’ordre des places est bouleversé. Non pour humilier les puissants, mais pour rappeler que la grandeur ne se mesure pas à l’apparence, mais à la vérité intérieure. Une vérité qui, dans ce récit, n’appartient pas à celui qu’on croit.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant 
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens 
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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