ENTRE FÉÉRIE ET MILITANTISME, LA NOUVELLE BLANCHE-NEIGE INTERROGE

BLANCHE-NEIGE VERSION 2025 : QUAND DISNEY RÉÉCRIT SON PROPRE CONTE

Et si « Il était une fois » ne signifiait plus tout à fait la même chose ? Avec sa nouvelle adaptation en prises de vues réelles de Blanche-Neige, Disney réveille un monument du cinéma d’animation. Plus de 85 ans après la sortie du dessin animé fondateur, le studio propose une relecture ambitieuse, moderne et musicale, portée par Rachel Zegler (vue dans West Side Story) et une Gal Gadot métamorphosée en Reine machiavélique. Derrière les paillettes et les décors féériques, cette production soulève pourtant de nombreuses interrogations : peut-on vraiment réinventer un mythe sans le trahir ? Et à quel prix cette modernité s’obtient-elle ?

Le réalisateur Marc Webb (The Amazing Spider-Man) signe ici un spectacle visuel somptueux, aux allures de comédie musicale, où chaque scène semble calibrée pour émerveiller petits et grands. Les sept nains — toujours aussi attachants — répondent présents, tout comme les grandes lignes du récit original. Pourtant, plusieurs choix scénaristiques interpellent. D’abord, le traitement du personnage de Blanche-Neige, plus indépendante, parfois même combative, s’éloigne de la candeur ingénue de la version de 1937. Ce virage féministe, salué par certains, agace d'autres, y voyant une dénaturation idéologique du conte. Ensuite, la Reine incarnée par Gal Gadot, impressionnante de présence, vole presque la vedette à l’héroïne. Une inversion des rôles qui traduit une volonté de complexifier les archétypes... au risque de déséquilibrer le récit. Enfin, la musique, omniprésente, rythme le film avec efficacité mais frôle parfois l'excès, comme si chaque émotion devait impérativement être chantée.

Au-delà du divertissement, cette nouvelle Blanche-Neige questionne notre rapport aux classiques et à leur réinterprétation. Si l’œuvre célèbre la diversité, l’émancipation et la résilience, elle illustre aussi les tensions entre nostalgie et actualité. Le public adhérera-t-il à cette relecture hybride, à la fois hommage et manifeste ? Disney, en quête de sens et de rentabilité, semble miser sur la revisite éternelle de ses icônes. Mais à force de vouloir tout moderniser, ne risque-t-on pas de perdre la magie originelle ? En réécrivant les contes de notre enfance, c’est notre propre imaginaire collectif qui est redessiné.

Projection : Mercredi, Samedi et Dimanche : 13h30 sur vos écrans CGR Carcassonne et Narbonne

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Alicia BREITMAN, Journaliste indépendante
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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