ET SI LA CLÉ DU CIEL ÉTAIT L’HUMILITÉ ?

REDEVENIR ENFANT POUR TOUCHER LE CIEL : UN APPEL RADICAL À L’HUMILITÉ

Ces mots, attribués à Jésus selon l’évangile de Matthieu, ont traversé les siècles avec une force intacte. Et pourtant, dans une société qui glorifie la performance, la réussite, la maîtrise, comment entendre cette injonction à « devenir comme des enfants » sans la réduire à une formule poétique ? Jésus ne parle pas ici d’innocence naïve ou de jeux candides. Il pose une condition, ferme, intransigeante : sans cette transformation radicale de soi, pas d’accès au Royaume des cieux. C’est un renversement complet de nos valeurs modernes. Et une question surgit : que veut dire « se faire petit » aujourd’hui, concrètement ?

Comment entendre cette injonction à « devenir comme des enfants » ?

L’enfant dont il est question n’a pas de statut, pas de pouvoir. Il dépend entièrement de l’autre pour exister. C’est justement cette posture de dépendance confiante que Jésus érige en modèle. Dans le texte, il ne s’agit pas seulement de s’inspirer des enfants, mais de devenir comme eux. Adopter leur capacité d’émerveillement, leur vulnérabilité assumée, leur absence de vanité sociale. Un message qui bouscule, à l’heure où l’on nous apprend dès le plus jeune âge à nous affirmer, à prendre notre place, à construire notre image. Cette parole, adressée à ses disciples, vise un retournement intérieur : descendre plutôt que monter. S’effacer pour mieux voir. Accueillir l’autre sans attendre de contrepartie. Jésus va plus loin : recevoir un enfant, c’est le recevoir, lui. Autrement dit, dans l’humilité du plus petit, réside la présence du divin.

Dans un monde qui fabrique de la solitude à force de compétitivité, cette invitation à redevenir enfant n’est pas une régression. C’est peut-être une avancée. Une manière d’entrer en relation autrement, sans masque, sans domination, sans enjeu de paraître. Ce texte n’est pas un simple appel moral : c’est une critique radicale de nos systèmes sociaux. Il renverse la hiérarchie des puissants, remet au centre les figures de l’oubli, interroge notre capacité à reconnaître la valeur là où elle ne s’impose pas. Et s’il ne s’agissait pas tant de croire que de changer notre regard ? Dans la parole de Jésus, croire c’est transformer sa posture, renoncer au pouvoir pour épouser le service. Ce n’est pas un discours pour les faibles. C’est un défi lancé à chacun : retrouver la simplicité pour retrouver le sens.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant 
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens 
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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