FRANCIS LALANNE ET LA RUSSIE : UNE ALLIANCE QUI DÉRANGE

FRANCIS LALANNE CÉLÈBRE LA RUSSIE : ENTRE ADMIRATION PERSONNELLE ET PROVOCATION POLITIQUE

Un portrait dédicacé de Vladimir Poutine, remis par l’ambassadeur de Russie en France, Alexey Meshkov, à Francis Lalanne. La scène, improbable il y a quelques années encore, s’est déroulée mercredi 16 juillet à Paris. Souriant, visiblement ému, l’artiste français a reçu cette "consécration" comme un hommage à son engagement. Depuis plusieurs années, Lalanne assume un virage radicalement pro-russe. Ce geste du Kremlin ne fait donc que consacrer une trajectoire controversée, à rebours de la majorité des positions occidentales sur la guerre en Ukraine.

Souriant, visiblement ému, l’artiste français a reçu cette "consécration" comme un hommage à son engagement.

L’épisode s’inscrit dans une séquence politique tendue. Tandis que l’armée russe intensifie ses frappes sur le sol ukrainien, causant en 2025 un nombre record de victimes civiles – notamment lors du bombardement de Soumy en avril (35 morts), selon les autorités ukrainiennes et les ONG – Francis Lalanne continue, lui, d’adopter une posture de soutien inconditionnel à Moscou. Le chanteur s’était déjà illustré le 9 mai lors des cérémonies de la Victoire en Russie, où il avait dénoncé sur une chaîne locale la « propagande française » et traité Emmanuel Macron de chef d’un « régime totalitaire ». Sur le fond comme sur la forme, ces positions divisent. D’un côté, ses partisans louent son franc-parler. De l’autre, ses détracteurs l’accusent de servir, sciemment ou non, les intérêts géopolitiques russes.

Lalanne ne se contente pas de prises de parole. Il chante aussi. Dans son dernier clip, *Ma Russie*, diffusé début juin, il apparaît aux côtés de la chanteuse russe Elena Maximova. Hymne aux valeurs du Kremlin, la chanson vante la grandeur de la Russie, son peuple, sa vision du monde. L’artiste y arbore fièrement un pull aux couleurs du drapeau russe et du parti présidentiel "Front Populaire". L’acte est fort, le message limpide. Francis Lalanne ne se contente plus d’émettre des opinions : il incarne un récit, celui d’un artiste français converti à la cause poutinienne, quitte à heurter frontalement l’opinion publique française et européenne.

Cette posture interroge. Peut-on encore séparer l’artiste de l’homme engagé quand les symboles deviennent politiques ? Peut-on ignorer que cette proximité affichée intervient en pleine guerre, au moment où les sanctions contre Moscou s’intensifient et où l’Europe tente de maintenir un front uni face à l’agression russe ? Derrière la provocation se cache une question plus profonde : où s’arrête la liberté d’expression quand elle épouse les narratifs d’un régime autoritaire ? Et surtout, quelles sont les limites de l’engagement quand il devient une vitrine pour une puissance étrangère ?

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Alicia BREITMAN,  Journaliste indépendant 
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens 
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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