IMMIGRATION, MÉDIAS, CULTURE : LA DROITE AFFÛTE SES ARMES NUMÉRIQUES

FRONTIÈRES+ : QUAND LA DROITE INVESTIT L’ÉCRAN POUR REPRENDRE LA MAIN CULTURELLE

Et si la bataille des idées passait désormais par le streaming ? Le 24 avril dernier, à Carcassonne, la salle du Paradis Squash n’a pas accueilli un tournoi sportif, mais le lancement officiel de Frontières+, une plateforme revendiquée comme « la première de droite » en France.  Portée par l’association Réunis pour l’Aude et appuyée par des figures connues du paysage conservateur, cette initiative marque une tentative assumée de rééquilibrer le paysage audiovisuel. À l’heure où l’image et le récit façonnent les opinions, ce projet soulève autant d’enthousiasme que de crispations. C’est peu dire que Frontières+ ne cherche pas la neutralité, mais plutôt l’influence.

Frontières+ ne cherche pas la neutralité, mais plutôt l’influence.

Moment fort de la soirée : la conférence animée par Jordan Florentin, journaliste indépendant et collaborateur du média Frontière. Devant une centaine de participants, il a livré une analyse sans détour de la situation politique actuelle, dénonçant une « connivence idéologique » entre le gouvernement et une partie de la gauche culturelle. Il accuse l’exécutif d’entretenir un discours de façade, tout en menant une politique laxiste face à « une immigration non maîtrisée » qui, selon lui, alimente tensions sociales et insécurité. « On prétend contrôler les frontières, mais dans les faits, on laisse faire », a-t-il affirmé, déclenchant une salve d’applaudissements dans la salle. Une prise de parole musclée, assumée, qui entend poser des mots là où d’autres préfèrent éviter le sujet.

Jordan Florentin s’en prend également aux médias traditionnels, accusés de relayer sans esprit critique la ligne du gouvernement. Il plaide pour une « reconquête culturelle » fondée sur des outils numériques et des formats modernes. Selon lui, c’est par les images, les récits et les plateformes alternatives que la droite doit désormais imposer son contre-discours. Un appel entendu par une partie du public venu chercher une parole jugée plus libre. Au micro de C11.MEDIA, plusieurs participants saluent un moment fort. « Il parle vrai, sans langue de bois », glisse Michel, 47 ans, artisan. D’autres se disent plus mesurés, mais curieux. « Il y a des excès, mais aussi des vérités qu’on n’entend pas ailleurs », confie Alice, professeure d’histoire.

Dans un climat marqué par la défiance envers les institutions et les médias classiques, Frontières+ cherche à occuper un vide perçu, quitte à cliver. Reste à savoir si cette parole revendiquée comme alternative renforcera le pluralisme ou nourrira un peu plus la polarisation du débat public.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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