LE CATHARE PERD SON MAÎTRE, CARCASSONNE PERD UN JUSTE

PATRICK, L’ÂME DU CATHARE, S’EST ÉTEINTE À 73 ANS. IL FAISAIT RIMER CUISINE TRADITIONNELLE AVEC SINCÉRITÉ


Il n’est pas si courant qu’un restaurant devienne un repère. Un lieu de passage pour certains, d’habitude pour d’autres, mais surtout, un coin de ville qui a une âme. Et au cœur de Carcassonne, entre la Poste et la Préfecture, cette âme avait un nom : Patrick Robert.  Patron du restaurant Le Cathare, figure discrète mais essentielle du centre-ville, il s’est éteint le mercredi 16 juillet 2025, à l’âge de 73 ans, des suites d’une longue maladie. Avec lui, c’est une page de la vie carcassonnaise qui se tourne. Car derrière la façade sans prétention de son établissement, c’est tout un art de vivre qu’il incarnait.

Son comptoir était un espace de discussion, sa salle une mémoire vivante de la ville.

Maître restaurateur respecté, Patrick n’était pas du genre à courir après les projecteurs. Pas d’interviews tapageuses ni de médailles encadrées. Son prestige venait d’ailleurs : d’une assiette soignée, d’un accueil sincère, d’un amour profond pour la cuisine du pays. Il avait relevé un défi rare : concilier les attentes des touristes en quête d’authenticité avec celles des locaux exigeants. Grillade au feu de bois, confit, produits frais, vins du cru… À sa table, le terroir ne jouait pas un rôle, il était le personnage principal. "Il ne trichait pas", raconte un habitué. "On mangeait comme chez un ami, mais avec la rigueur d’un pro."

Et puis, il y avait l’homme. Franc, droit, sans détour. Son comptoir était un espace de discussion, sa salle une mémoire vivante de la ville. Anecdotes, débats, éclats de rire… Chez Patrick, on ne venait pas seulement manger, on venait vivre un moment. Il ne faisait pas de concessions à la mode ni aux goûts du jour. Il défendait une certaine idée de la cuisine, de la ville, du lien social. Le Cathare était devenu, à force de constance, une institution. Une adresse fidèle à son identité, ouverte sur les autres mais jamais diluée.

La cérémonie civile se tiendra mercredi 23 juillet à 14h30 au crématorium de Trèbes, 5 rue du Commerce. Un dernier hommage à celui qui, sans faire de bruit, a laissé une empreinte dans le cœur des Carcassonnais. Ce qu’il laisse derrière lui ? Une table vide, certes, mais surtout une leçon d’humilité et de passion. Car lorsqu’on aime profondément son métier, on finit par toucher les autres. Et lorsqu’on valorise une cuisine locale avec sincérité, sans folklore ni surjeu, on bâtit bien plus qu’un commerce : on tisse un lien durable entre un lieu, un peuple, et une mémoire.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant 
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens 
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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