L’ÉPHÉMÈRE FACE À L’IMMUTABLE : LEÇON D’UN ANCIEN PROPHÈTE

L’HERBE SÈCHE, LA FLEUR TOMBE : ET SI LA PAROLE ÉTAIT NOTRE SEULE CERTITUDE ?

« L’herbe sèche et la fleur tombe, mais la parole de notre Dieu tient toujours. » Ce verset, vieux de plusieurs millénaires, continue de résonner avec une force troublante dans un monde où tout semble fragile. Les crises se succèdent, la planète s’épuise, les repères vacillent. Comment ne pas se sentir désarmé face à l’éphémère de nos existences ? Cette image biblique, aussi poétique que brutale, nous rappelle une vérité universelle : tout passe. Mais une question s’impose aussitôt : que reste-t-il alors, quand tout s’effondre ?

Tout semble avoir une durée limitée, comme l’herbe du champ.

Regardons les faits. La sécheresse qui s’abat régulièrement sur nos campagnes met en péril des générations d’agriculteurs. Des récoltes entières disparaissent, des exploitations ferment, des familles s’endettent. Les fleurs tombent littéralement, brûlées par le soleil ou emportées par les vents violents. Sur un autre plan, les relations humaines, elles aussi, connaissent cette fragilité. Amours qui se brisent, amitiés qui s’étiolent, projets qui s’évanouissent. Tout semble avoir une durée limitée, comme l’herbe du champ. Mais ce constat ne mène pas nécessairement au désespoir. Il invite, au contraire, à s’interroger sur ce qui dure, sur ce qui résiste au temps et aux épreuves.

La « parole de Dieu », évoquée par Ésaïe, symbolise précisément cette permanence. Pour les croyants, elle incarne une boussole immuable. Pour les autres, elle peut s’entendre comme la recherche d’un socle commun, d’un idéal, d’une vérité qui dépasse les caprices des modes et l’instabilité des événements. Dans une société saturée d’informations éphémères, où un tweet chasse l’autre, cette parole ancienne rappelle l’importance de ce qui ne se démode pas. Ce n’est pas seulement une question de foi, mais aussi de responsabilité collective : comment bâtir un monde durable si nous ne distinguons plus l’essentiel du superficiel ?

Alors, que faut-il retenir ? L’herbe sèche et la fleur tombe, oui. Mais cette image n’est pas une condamnation, elle est un avertissement. Tout ce qui est fragile doit nous rappeler la nécessité de construire sur du solide. La parole, qu’elle soit divine ou humaine, peut être ce socle. Reste à savoir si nous voulons l’écouter, la prendre au sérieux, et surtout la mettre en pratique. Car si tout passe, le besoin d’ancrage, lui, ne disparaît jamais.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant 
pour C11.MEDIA et La Voix des Citoyens 
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

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Crédit photographique : DR, image d’illustration, Buzee Prod 2025

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