LIMOUX-QUILLAN : UNE LIGNE À RÉHABILITER, UN TERRITOIRE À RÉVEILLER

LIGNE FERROVIAIRE LIMOUX-QUILLAN : UN TRAIN PEUT-ÊTRE EN RETARD, MAIS PAS HORS PISTE


Fermée depuis 2017, la ligne de train Limoux-Quillan reste dans toutes les mémoires… et sur toutes les lèvres. Vendredi 16 mai, une étude inédite pilotée par cinq cabinets indépendants à la demande de la CGT-Cheminots vient bousculer les idées reçues. La réouverture ne coûterait pas 100 millions d’euros comme le craignaient certains élus, mais 48 millions. Mieux encore : modernisée, la ligne resterait viable. Faut-il encore laisser ce projet s’enliser ou relancer la machine ?

La réouverture ne coûterait pas 100 millions d’euros mais seulement 48 millions.

C’est dans un cinéma de Limoux, devant un public dense et engagé, que les experts ont dévoilé le résultat de leur enquête. Réalisée en seulement quatre mois — un temps record —, elle bat en brèche les estimations les plus alarmistes. Oui, la ligne peut rouvrir. Oui, elle peut coûter moins cher. Et surtout, oui, elle répond à un besoin concret : celui de reconnecter un territoire enclavé, frappé par la précarité, l’éloignement des services, et un exode lent mais réel. En comparant les montants, le contraste saute aux yeux : 48 millions d’euros pour une remise à niveau conforme à celle de 2017, 58 pour une version améliorée avec doublement de voies à Limoux. À titre de comparaison, la SNCF évoquait entre 59 et 77 millions il y a encore cinq ans, et le maire de Quillan, farouchement opposé au projet, montait la barre à 100 millions. Ces écarts interrogent : les obstacles sont-ils techniques ou politiques ?

Car l’enjeu dépasse le ferroviaire. Il touche à l’organisation du quotidien. Selon l’étude, un usager réalisant le trajet Quillan-Carcassonne en train plutôt qu’en voiture pourrait économiser jusqu’à 3 700 € par an. C’est deux mois de SMIC brut. Une aubaine dans un territoire où le revenu médian fléchit. Pour les jeunes, pour les travailleurs modestes, pour les personnes âgées, c’est une ouverture vers l'emploi, les soins, l'éducation. Et ce n’est pas tout : en supprimant 350 000 trajets en voiture par an, on économiserait 1 400 tonnes de CO₂ — l’équivalent de 791 vols Paris-New York. Côté fret, des entreprises locales sont prêtes à jouer le jeu, comme la Tuilerie Monier ou les caves de Limoux, ce qui équivaut à retirer 6 000 camions par an de la D118. Moins de CO₂, moins d’entretien routier, plus de compétitivité locale. La facture de l’inaction, elle, s’élève déjà à 1 million d’euros par an en “externalités évitables”.

Le train n’est pas qu’un symbole ou un vestige d’une époque révolue. Il est une réponse moderne aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques. Une opportunité de revitalisation rurale. Les conclusions de l’étude sont claires. Ce qui bloque, ce n’est plus la faisabilité, mais la volonté. Reste à l’État de trancher : laisser rouiller les rails… ou relancer un projet porteur d’avenir.

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Jean Michel JUMEAU, Journaliste indépendant
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, railwalker.de / https://raildusud.canalblog.com, Buzee Prod 2025

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