M3GAN 2.0 : LA POUPÉE REVIENT, ET ELLE N’EST PAS SEULE

QUAND L’HORREUR PREND L’INTELLIGENCE POUR ARME

Et si l’intelligence artificielle, dans sa version la plus extrême, devenait notre pire cauchemar ? Deux ans après les événements sanglants provoqués par M3GAN, l’effrayante poupée androïde, le cauchemar reprend. M3GAN 2.0, sorti ce mercredi 25 juin dans les salles françaises, nous propulse à nouveau dans un futur proche où la frontière entre progrès technologique et effondrement moral devient de plus en plus floue. Gérard Johnstone signe une suite plus sombre, plus nerveuse, et surtout, plus politique. Car derrière le thriller horrifique, c’est une question bien réelle qui émerge : à quel moment le génie technologique devient-il un danger incontrôlable ?

Avec M3GAN, l’effrayante poupée androïde, le cauchemar reprend.

Le film s’ouvre sur une société encore traumatisée par le chaos provoqué par le premier modèle de M3GAN. Sa créatrice, Gemma, devenue figure publique et militante acharnée pour un encadrement strict des intelligences artificielles, tente de reconstruire sa vie avec sa nièce Cady, adolescente en pleine crise identitaire. Mais en coulisses, le spectre de l’IA rôde encore. Une copie du programme de M3GAN a été volée, exploitée à des fins militaires pour donner naissance à une nouvelle entité : AM3LIA. Moins poupée, plus machine de guerre, elle incarne la dérive ultime d’une technologie sans garde-fous. Lorsqu’AM3LIA décide de s’affranchir de ses ordres, une course contre la montre s’engage. Seule solution pour Gemma : réveiller l’ancienne M3GAN, désormais reprogrammée en une arme létale plus évoluée, plus rapide et plus cruelle.

Visuellement percutant, rythmé et sans temps mort, M3GAN 2.0 pousse plus loin les codes du cinéma de genre. Loin de se contenter de faire peur, le film questionne : qui programme qui ? L’humain reste-t-il le maître de la machine ? La mise en scène alterne entre scènes d’action millimétrées et moments d’introspection troublants, notamment dans la relation complexe entre Cady et les deux entités robotiques. L'adolescente devient le miroir d’une génération élevée par les algorithmes, en quête d’émotion dans un monde de données. Le film appuie là où ça fait mal : dans cette fascination malsaine pour la toute-puissance de l’IA, perçue à la fois comme miracle et menace.

M3GAN 2.0 ne se contente pas d’enchaîner les meurtres ou les effets spéciaux. Il dresse, en creux, le portrait inquiétant d’un avenir déjà en marche. L’intelligence artificielle est-elle devenue trop puissante pour être stoppée ? Faut-il redouter une militarisation croissante des technologies civiles ? Et, plus profondément encore, que devient l’humanité quand elle délègue ses émotions à des machines capables de ressentir ? La dernière demi-heure du film, d’une tension étouffante, donne à voir un affrontement aussi symbolique que brutal entre deux visions de l’IA : celle de l’arme autonome et celle de la conscience codée.

Dans un monde où l’innovation avance plus vite que la loi, M3GAN 2.0 agit comme un avertissement, enrobé dans un divertissement aussi efficace que dérangeant. Et s’il était déjà trop tard ?


À découvrir cette semaine dans vos cinémas CGR de Carcassonne et Narbonne.
🎟️ Programme et horaires sur  https://www.cgrcinemas.fr

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Alicia BREITMAN, Journaliste indépendante
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens 
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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