PRISON FERME POUR UN PÈRE ET SON FILS : UNE AFFAIRE QUI BOUSCULE UNE COMMUNE

UNE FAMILLE DANS L’ENGRENAGE DU TRAFIC DE DROGUE : UN PROCÈS CHARGÉ D’ÉMOTIONS

Une histoire digne d’un scénario de série télévisée, mais bien réelle. Ce lundi 24 mars, une famille de Canet-d’Aude comparaissait devant le tribunal correctionnel de Narbonne pour des faits de trafic de stupéfiants. Père, mère et fils aîné étaient jugés pour avoir organisé la vente de cocaïne et de cannabis au sein même de leur domicile. Une affaire marquée par des sommes considérables en jeu, des écoutes glaçantes et un procès sous haute tension.

Face à la gravité des faits, la procureure requiert des peines lourdes.

Tout commence en janvier dernier, lors de l’arrestation de cette famille déjà connue des services de police. Une descente chez le fils aîné permet la découverte de plus de 26 000 euros de drogues. L’enquête révèle un trafic bien rodé, allant jusqu’à l’importation de résine de cannabis depuis l’Espagne. Le père de famille, au tribunal, apparaît effondré. Il reconnaît l’absurdité de ses actes, notamment celui d’avoir emmené son enfant de 16 mois, malade, lors d’un de ces voyages illicites. Il admet également un bénéfice d’environ 1 200 euros par mois grâce à cette activité criminelle. Dans la maison, la drogue était dissimulée en hauteur, au-dessus du micro-ondes, pour éviter que les plus jeunes ne puissent y accéder.

L’audience prend un tour dramatique lorsque la procureure Chloé Romero évoque une écoute téléphonique dans laquelle la fille d’une dizaine d’années exprime sa peur de voir ses parents finir en prison et d’être placée en foyer. La salle est saisie par l’émotion. Vient ensuite le témoignage d’un ami proche de la famille, lui aussi impliqué dans le trafic. Pris de remords, il fond en larmes en évoquant l’impact de cette affaire sur sa femme et ses enfants. Sa fille cadette a abandonné l’école depuis son incarcération, son fils militaire le renie.

Face à la gravité des faits, la procureure requiert des peines lourdes. Pour le père, six ans de prison dont un avec sursis. Pour le fils aîné, trois ans fermes assortis d’un an de sursis. La mère, jugée moins impliquée, risque deux ans avec sursis. La défense tente de plaider des circonstances atténuantes : un passé difficile, une situation financière précaire. En vain. Le verdict tombe après plus d’une heure d’attente. La mère échappe à la prison ferme, pour préserver les enfants. Le père, le fils et l’ami de la famille, eux, partent en détention. Au moment de leur départ, un dernier regard, une ultime étreinte, et des larmes qui marquent la fin d’un engrenage fatal.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11.MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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