QUAND BOB MARLEY RENAÎT AU CARNAVAL DE LIMOUX : UNE RÉSURGENCE HALLUCINANTE

CARNAVAL DE LIMOUX : QUAND LES MASQUES TOMBENT DANS UNE FRESQUE SATIRIQUE INATTENDUE

Chaque année, le carnaval de Limoux pousse plus loin les limites de la dérision et de la mise en scène humoristique. Cette édition n’a pas failli à la règle : entre un hommage pour le moins surprenant à Bob Marley et une reconstitution scoute détournée avec panache, les Coudenos et Estabousits ont régalé les spectateurs d’une satire haute en couleur. Le réalisme poussé de ces performances interroge sur la frontière entre tradition festive et message subversif.

Le carnaval demeure un espace où l’absurde et la nostalgie se croisent habilement.

Les Coudenos ont donné le ton en ressuscitant Bob Marley sur la place de la République, transformée en un temple improvisé du reggae. Au cœur de la scène, la silhouette iconique du chanteur s’est levée de son cercueil, sous les acclamations d’une foule envoûtée par les effluves et les rythmes de "Jamming". Loin d’une simple caricature, ce tableau festif a mis en lumière l’empreinte culturelle persistante du rasta sur plusieurs générations. Un clin d’œil audacieux, teinté d’une douce provocation, qui montre que le carnaval demeure un espace où l’absurde et la nostalgie se croisent habilement.

De leur côté, les Estabousits ont proposé un pastiche des camps scouts, en dressant toiles de tente et feux de camp en plein centre-ville. Ce décor bon enfant a vite basculé dans une farce burlesque, lorsqu'un personnage trouble s’est immiscé dans leur communauté fictive. La panique feinte a donné lieu à une scène désopilante où un cortège de gardes pontificaux, de prêlats et du Pape lui-même sont venus remettre de l’ordre. Un jeu d’ombres et de lumières sur les figures d’autoréférence, qui laisse entrevoir une réflexion plus large sur l’ordre moral et les figures de pouvoir.

Le carnaval de Limoux continue ainsi d’être une scène où l’ironie et le spectacle se mêlent pour mieux interroger notre époque. Si l’exagération est la clé de la tradition carnavalesque, la justesse de certaines mises en scène révèle une société en perpétuel questionnement. Faut-il voir dans ces mascarades une simple réjouissance populaire ou une critique déguisée ? Une chose est sûre : à Limoux, la dérision a encore de beaux jours devant elle.


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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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