QUAND LA POLITIQUE OUBLIE LE CITOYEN POUR MIEUX SE SERVIR

RÉPUBLIQUE EN OTAGE : LE CITOYEN AUX MARGES DU JEU POLITIQUE

Ils s'accrochent à leurs fauteuils comme d'autres à leur dernier souffle. Un mandat de plus, une circonscription consolidée, un réseau élargi. Le pouvoir semble être devenu une fin en soi pour une large partie de notre classe politique. L’intérêt général ? Un mot creux, convoqué en campagne, oublié dès le lendemain de l’élection. La France se réveille chaque matin avec cette impression amère : celle d’être dirigée non par des serviteurs de la République, mais par des gestionnaires d’intérêts particuliers. Pire encore, lorsque les partis confondent le territoire avec un bien de famille, verrouillent les fonctions, verrouillent les voix. Et pendant ce temps, que devient le citoyen ? Un pion, tout juste bon à légitimer un pouvoir qui ne se remet plus en cause.

L’argent public, au lieu de réduire les inégalités, finance des réseaux.

Les exemples sont nombreux, et les plus récents n'ont rien de rassurant. Dans plusieurs collectivités, la gestion clientéliste a remplacé toute vision stratégique. On récompense les fidèles, on punit les voix dissonantes. Les arbitrages ne sont plus dictés par les besoins de la population, mais par des équilibres partisans. L’argent public, au lieu de réduire les inégalités, finance des réseaux. Les nominations, souvent dénuées de toute logique de compétence, répondent à des logiques d’allégeance. La crise démocratique que traverse notre pays n’est pas née d’un coup. Elle est le fruit d’une accumulation de renoncements, de petits arrangements, de dénis. Et c’est précisément cela qui ronge la confiance du citoyen : la sensation que tout est joué d’avance, que les dés sont pipés.

Faut-il pour autant tout jeter ? Non. Mais il est urgent de rompre avec cette caste politique qui se recycle sans cesse. Il ne s’agit pas de dénoncer pour dénoncer, mais de remettre au centre la responsabilité, l’éthique et l’efficacité. La démocratie mérite mieux que des gestionnaires d’arrière-boutique. Elle a besoin de visionnaires, de femmes et d’hommes réellement soucieux du bien commun. Il ne suffit plus de voter : il faut exiger des comptes, instaurer des règles plus strictes, limiter les mandats, garantir l’indépendance des institutions. La République ne doit plus être le refuge des médiocres. Car en fin de compte, c’est bien de cela qu’il s’agit : reprendre le pouvoir, non pour soi, mais pour tous.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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