QUAND LE MAL N’EST PLUS UN HOMME, MAIS UN SYSTÈME

NON, CE N’EST PAS CONTRE DES ÊTRES HUMAINS QUE NOUS DEVONS LUTTER

Le mal a-t-il un visage ? Dans un monde saturé d’informations, de tensions géopolitiques, de conflits d’intérêts, une phrase biblique trouve un étrange écho : « Notre combat n’est pas contre des êtres humains, mais contre les puissances spirituelles mauvaises qui contrôlent ce monde de ténèbres. » Éphésiens 6:12 résonne comme un avertissement. Et si nos véritables adversaires n’étaient pas ceux que l’on montre du doigt, mais des forces invisibles, systémiques, qui façonnent nos vies à notre insu ? À l’heure où la défiance envers les institutions explose et où le sentiment d’impuissance collective s’installe, cette parole millénaire soulève une question troublante : qui dirige vraiment nos sociétés ?

Ces géants dictent nos modes de consommation, nos idées, parfois nos votes...

Des multinationales aux lobbys financiers, des algorithmes des réseaux sociaux à l’ingénierie politique, les “puissances” évoquées dans ce verset prennent des formes bien concrètes aujourd’hui. Elles n’ont pas besoin d’un visage pour exercer leur autorité. Amazon, Google, BlackRock, Meta… Ces géants dictent nos modes de consommation, nos idées, parfois nos votes, sans jamais avoir à se justifier devant le peuple. Derrière les apparences, une minorité concentrée de pouvoir, souvent inaccessible, influence les décisions, contrôle les flux d’informations, exploite les ressources. La loi du marché est devenue plus redoutable que celle des parlements. Et pourtant, ce ne sont pas « des êtres humains » en particulier que nous pointons du doigt, mais bien des systèmes. Des logiques. Des structures d’oppression qui se reproduisent et se perpétuent d’elles-mêmes.

La nuit dont parle ce texte sacré n’est pas seulement spirituelle. Elle est aussi économique, sociale, culturelle. Une nuit symbolique où les repères se brouillent, où l’on ne sait plus à qui faire confiance. Les populismes montent, les citoyens se replient, les luttes deviennent désordonnées. Et pendant ce temps, les “esprits mauvais”, si l’on ose cette image, avancent à visage couvert. Ce sont les conflits d’intérêts masqués, les promesses non tenues, les manipulations médiatiques. Il y a une violence discrète, mais permanente, qui étouffe l’initiative, brise les solidarités, affaiblit les contre-pouvoirs. La vraie bataille est là. Elle ne se gagne pas avec des slogans, mais avec du courage civique, de la lucidité, de l’action collective.

Ce verset d’Éphésiens, bien loin d’être mystique ou ésotérique, interpelle nos consciences. Il nous oblige à déplacer notre regard : ne pas se tromper d’ennemi, ne pas se laisser diviser, ne pas personnaliser à outrance les responsabilités. Oui, certains humains en profitent. Oui, des visages apparaissent parfois. Mais ce sont les mécanismes qu’il faut comprendre, déconstruire, affronter. Il ne s’agit pas d’entrer en croisade, mais de redevenir lucides. Poser la question du pouvoir, de sa légitimité, de sa finalité. Refuser la fatalité et l’indifférence. Si ce monde est gouverné par des forces qui échappent à notre contrôle, alors il devient urgent de réinventer les règles du jeu. En démocratie. En humanité.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant 
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens 
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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