RODÉOS SAUVAGES À LA FERRAUDIÈRE : QUAND L’INSOUCIANCE FRÔLE LA CATASTROPHE

COURSE-POURSUITE EN PLEINE VILLE : QUAND LES RODÉOS NOCTURNES VIENNENT FRÔLER LE DRAME

Chaque vendredi soir, c’est le même scénario. Un vacarme de moteurs, des crissements de pneus et une foule agglutinée sur les bas-côtés comme au bord d’un circuit clandestin. La zone industrielle de la Ferraudière, à la sortie de la ville, s’est transformée en théâtre sauvage de rodéos urbains, où l’adrénaline l’emporte sur la raison. Cette fois, la soirée aurait pu virer à la tragédie. Dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 mai, quatre adolescents de 16 et 17 ans ont été interpellés à l’issue d’une course-poursuite effrénée, initiée après un refus d’obtempérer. Le conducteur, sans permis, n’a pas hésité à foncer sur les forces de l’ordre, percutant au passage un véhicule de police.

Chaque week-end, les rodéos sauvages attirent des dizaines de jeunes en quête de sensations fortes.

Les faits sont d’une gravité inquiétante. Il est près de minuit lorsque les policiers tentent de contrôler une voiture suspecte, lancée à vive allure dans le secteur de la Ferraudière. L’ordre de s’arrêter est ignoré. Le conducteur appuie sur l’accélérateur, direction la Bouriette, en traversant la rocade à pleine vitesse. La scène n’est pas inédite pour les riverains : chaque week-end, les rodéos sauvages attirent des dizaines de jeunes en quête de sensations fortes et de reconnaissance. Mais cette nuit-là, les enjeux dépassent le simple spectacle illégal. Un véhicule de police est embouti, les agents prennent des risques inconsidérés pour stopper la fuite. Finalement, les fuyards sont interceptés sur l’avenue Denis Papin. À bord, quatre adolescents originaires de Narbonne, tous mineurs, sans permis de conduire. Conduits au commissariat, seuls le conducteur sera poursuivi, les trois autres étant relâchés après audition.

Ce nouvel épisode soulève une fois de plus la question de l’impunité et de la banalisation de ces rodéos urbains. Pourquoi ces rassemblements perdurent-ils, semaine après semaine, malgré les interdictions et les interventions policières ? Comment expliquer que des mineurs prennent ainsi le volant, dans l’indifférence apparente de leur entourage ? Au-delà des poursuites judiciaires, c’est un véritable phénomène social qui se dessine. Entre défi à l’autorité, quête de reconnaissance sur les réseaux sociaux, et absence de repères, ces conduites déviantes révèlent un malaise plus profond. L’intervention des forces de l’ordre a évité le pire, cette fois encore. Mais jusqu’à quand ? L’enjeu dépasse le simple maintien de l’ordre : il s’agit désormais d’endiguer un symptôme d’abandon urbain, où vitesse et danger tiennent lieu de rite initiatique.
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Jean Michel JUMEAU, Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
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Crédit photographique : DR, Image : https://www.sdpm.net, Buzee Prod 2025

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