ROUTES, COLLÈGES, SOLIDARITÉ : CE QUE L’AUDE PEUT ENCORE SE PAYER EN 2025

L’AUDE SERRÉE PAR LES CHIFFRES : UN BUDGET 2025 SOUS HAUTE TENSION

Le ton était donné dès les premières minutes. « Nous avons dû faire des choix. » Ces mots d’Hélène Sandragné, présidente du conseil départemental de l’Aude, résonnent comme un aveu de contrainte plus que de stratégie. Jeudi 10 avril, les élus audois ont voté un budget primitif 2025 empreint de prudence, conséquence directe d’une conjoncture économique qui étrangle les finances locales. L’épargne nette du Département s’est effondrée, passant de 2 milliards d’euros à 147 millions en deux ans, signe d’une équation budgétaire devenue intenable. Moins d’autofinancement, plus de ponctions étatiques : les marges de manœuvre fondent, obligeant à arbitrer sévèrement.

Comment financer demain sans rogner sur l’essentiel ?

Dans ce contexte, l’exécutif départemental s’est attelé à trouver 34 millions d’euros d’économies. Des coupes qui pèsent sur l’investissement, réduit à 62,2 M€ en 2025 contre 80,1 M€ en 2024. Pourtant, des secteurs-clés comme les routes (21,8 M€) ou l’éducation (9,34 M€) sont maintenus à flot. L’entretien du réseau routier — 4 300 km à couvrir — reste prioritaire. L’ambition est claire : préserver la mobilité en milieu rural. Côté collèges, la reconstruction de l’établissement Alain (23,5 M€) et la rénovation énergétique de Victor-Hugo illustrent la volonté de garantir des conditions d’enseignement décentes. Mais ces projets masquent difficilement l’effort global de réduction. Le fonctionnement, lui, frôle les 561 M€, stable en apparence. En réalité, l’action sociale (RSA, aides à l’autonomie, handicap, protection de l’enfance) absorbe l’essentiel des crédits. Une solidarité territoriale coûteuse, indispensable mais de moins en moins compensée par l’État.

Derrière les chiffres, des choix de société. Le maintien des droits de mutation à un niveau élevé, bien que permis par la loi de finances 2025, a fait grincer des dents. À Carcassonne, des voix discordantes, comme celles de François Mourad et Magali Bardou, dénoncent une fuite en avant budgétaire : « Il faut avoir le courage politique de repenser certaines dépenses, de faire le tri. » Si ces propos dérangent, ils posent une question fondamentale : comment financer demain sans rogner sur l’essentiel ? La tension est là, palpable. Ce budget traduit la lutte d’un Département pour préserver ses missions dans un climat de raréfaction des ressources. L’Aude tente de tenir son cap. Mais pour combien de temps ?

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11.MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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