RSA : ACTIVITÉ OBLIGATOIRE

TOUS LES ALLOCATAIRES DU RSA DOIVENT DÉSORMAIS EFFECTUER 15 H D'ACTIVITÉ PAR SEMAINE

La France franchit un nouveau cap dans la réforme de son système d’aides sociales. Désormais, tous les allocataires du Revenu de solidarité active (RSA) devront s’engager à effectuer quinze heures d’activité hebdomadaire, une mesure qui suscite autant d’espoir que de controverses. Enjeu décisif pour l’insertion sociale et professionnelle, cette obligation reflète une volonté politique de renforcer la responsabilisation des bénéficiaires, tout en réduisant les coûts d’une aide publique jugée parfois trop permissive.

Une réforme qui fait grincer les dents de certains bénéficiaires

Depuis son instauration en 2009, le RSA vise à offrir un filet de sécurité aux plus précaires tout en favorisant leur retour à l’emploi. Toutefois, les statistiques peignent un tableau nuancé : près de 40 % des allocataires restent sans emploi durable plusieurs années après leur inscription, selon les données de la DREES. Pour y remédier, le gouvernement mise sur une réciprocité renforcée. Les quinze heures d’activité, sous forme de formations, de missions d’intérêt général ou de travaux bénévoles, sont censées créer une dynamique positive et rompre l’isolement des bénéficiaires.

Pourtant, cette réforme ne fait pas l’unanimité. Ses détracteurs pointent le risque d’une stigmatisation accrue des allocataires, perçus comme des “assistanés”. Certains acteurs associatifs s’inquiètent également d’un dispositif jugé pénalisant pour les plus fragiles, notamment les parents isolés ou les personnes souffrant de problèmes de santé. De leur côté, les partisans de la mesure soulignent que des initiatives similaires, mises en place dans d’autres pays européens comme l’Allemagne, ont permis une meilleure insertion professionnelle des bénéficiaires.

Cette mesure soulève également des questions sur sa mise en œuvre pratique. Les collectivités locales, déjà sous pression, disposeront-elles des moyens nécessaires pour encadrer ces activités ? Comment s’assurer que les tâches proposées soient adaptées aux besoins et aux compétences des allocataires ? Ces interrogations témoignent de l’ampleur des défis à relever.

En redéfinissant le contrat social autour du RSA, cette réforme pose les bases d’un débat plus large sur l’efficacité et l’équité du système d’aides sociales en France. Si son ambition est claire, sa réussite dépendra de sa capacité à concilier exigence et accompagnement, sans oublier de prendre en compte les réalités complexes des bénéficiaires.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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