RURALITÉ : LES RADICAUX MISENT SUR LES JEUNES ET LA FORMATION

JEUNESSE, FORMATION, RURALITÉ : LES RADICAUX ET L’AMRA MAIN DANS LA MAIN POUR REDONNER DU POUVOIR À LA RURALITÉ

C’est une rencontre aux allures de plan stratégique qui s’est tenue le 22 novembre dernier entre Philippe Besset, délégué départemental du Parti radical, Gabriel Belloc, membre du bureau national des Jeunes radicaux, et Jean-Jacques Marty, président des Maires ruraux de l’Aude. Leur ambition : faire de la ruralité un pilier central des politiques publiques, en insistant sur la formation des élus et l’intégration des jeunes dans les mandats locaux. Mais derrière ce discours résolument modernisateur, se pose la question de la réelle portée de ces propositions.

Jean-Jacques Marty (Amra), Philippe Besset (Parti radical), et Gabriel Belloc (Jeunes radicaux)

Ruralité : un enjeu trop souvent négligé

Depuis plusieurs années, la ruralité est revenue au cœur des discours politiques, mais, comme le souligne amèrement Jean-Jacques Marty, "rien n’a été fait". Les maires de petites communes se sentent démunis face à l'évolution complexe de leur rôle. Philippe Besset veut agir : informer les élus locaux sur des dispositifs comme "France Ruralité", et leur donner des outils concrets pour peser davantage dans les débats publics.
Cependant, ces propositions risquent de buter sur la réalité d’un monde politique local souvent verrouillé. Si l’idée d’unir les forces des élus ruraux pour "faire cause commune" semble séduisante, l’absence de mécanismes clairs pour concrétiser cette solidarité interroge. La question de la formation, défendue par Marty via un partenariat novateur avec Sciences Po Lyon, est prometteuse, mais reste marginale : trop peu de maires connaissent ou accèdent à de tels dispositifs.

Un rajeunissement politique en trompe-l’œil ?

L’autre grand objectif affiché par les Radicaux est d’attirer la jeunesse dans les arcanes des politiques locales. Une idée louable, mais délicate à mettre en œuvre. Gabriel Belloc insiste sur l’importance de confier aux jeunes des responsabilités stratégiques : "Pas question de les cantonner à des dossiers périphériques, donnons-leur des rôles clés." Mais au-delà des intentions, le militant semble lui-même pris dans un paradoxe. Soutien actif de figures politiques audoises bien établies, Belloc peine à incarner le renouveau qu’il prône. Son discours apparaît plus comme une opération de survie pour un Parti radical en déclin, qu’un réel mouvement novateur.

Analyse : l’urgence de dépasser le symbole

Si la rencontre du 22 novembre marque une volonté manifeste de dynamiser la ruralité et de renouveler les cadres politiques, elle met aussi en lumière un fossé persistant entre ambitions et réalités. Le poids des baronnies locales et le manque de ressources allouées aux communes rurales restent des obstacles majeurs. Pour espérer "reconstruire un espoir dans la République", les Radicaux devront non seulement convaincre par des actes concrets, mais aussi dépasser les logiques d’appareil qui freinent toute véritable transformation. Sans cela, leur projet risque de ne rester qu’un slogan de plus...

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : L'indépendant - MD

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