TVA ET AUTO-ENTREPRENEURS : VERS UNE CATASTROPHE ÉCONOMIQUE

AUTO-ENTREPRENEURS : LA RÉFORME QUI MET EN PÉRIL DES MILLIERS D'INDÉPENDANTS

L'abaissement du seuil de franchise en base de TVA à 25 000 €, adopté dans la loi de finances pour 2025, suscite une vive inquiétude parmi les auto-entrepreneurs. Cette mesure, prise sans concertation avec les organisations représentatives, menace directement plus de 350 000 travailleurs indépendants et petites associations. Alors que ce régime a prouvé son efficacité depuis plus de 15 ans, la réforme risque d'affaiblir un modèle d'activité accessible et protecteur.

La gestion de la TVA complique considérablement l'administration des AE

L'application immédiate de la TVA entraînera inévitablement une hausse des prix pour les clients. Un auto-entrepreneur facturant aujourd'hui 50 € HT devra demander 60 € TTC. De même, un devis à 1 000 € passera à 1 200 €, rendant certains services inaccessibles aux particuliers qui ne récupèrent pas la TVA. Les secteurs de l'artisanat, du bien-être, des services à la personne et de la formation sont particulièrement exposés.

Outre cette augmentation des prix, les conséquences économiques risquent d'être dramatiques. De nombreux auto-entrepreneurs préféreront limiter volontairement leur chiffre d'affaires pour rester sous le seuil, freinant leur développement. D'autres, ne pouvant absorber ces coûts, pourraient être tentés par le travail dissimulé, fragmentant artificiellement leur activité ou contournant les règles fiscales.

Par ailleurs, la gestion de la TVA complique considérablement l'administration des auto-entrepreneurs. L'obligation de tenir une comptabilité plus stricte, d'effectuer des déclarations de TVA et d'investir dans des outils de gestion spécifiques représente un fardeau supplémentaire. Le seuil de 25 000 €, inférieur au montant nécessaire pour valider quatre trimestres de retraite, met en péril la protection sociale des indépendants.

Enfin, cette réforme a été adoptée sans étude d'impact préalable ni consultation des acteurs concernés. Selon les premières estimations, 26 % des auto-entrepreneurs prévoient de restreindre leur activité, 24 % envisagent d'arrêter totalement et 17 % s'apprêtent à augmenter leurs tarifs, avec le risque de perdre leur clientèle.

Les indépendants se mobilisent aujourd'hui pour demander le retrait pur et simple de cette mesure, qu'ils jugent injuste et inadaptée à la réalité économique. Face à la précarité grandissante et au besoin d'encourager l'entrepreneuriat, il est urgent que les décideurs prennent en compte ces revendications.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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