"UBER SHIT" : DEUX JEUNES TRAFIQUANTS CONDAMNÉS POUR UN RÉSEAU ENTRE NARBONNE ET CARCASSONNE

DEUX JEUNES CONDAMNÉS POUR UN RÉSEAU DE DROGUE À LIVRAISON RAPIDE

Une simple patrouille nocturne a levé le voile sur un trafic structuré. Dans la nuit du 22 au 23 janvier 2025, un contrôle de routine sur la route de Limoux à Carcassonne a mené les forces de l’ordre à la découverte d’un réseau de livraison de stupéfiants fonctionnant sur le modèle des plateformes de livraison à domicile. Ce lundi 3 mars, deux jeunes hommes, un Aveyronnais de 19 ans et un Drômois de 21 ans, ont comparu devant le tribunal de Carcassonne. L’un livrait, l’autre gérait les stocks. Le verdict est tombé : dix mois de prison avec sursis probatoire pour le premier, douze mois ferme pour le second.

Lampleur du trafic : neuf kilos de cannabis, 1,2 kg de cocaïne, 500 cachets d’ecstasy.

Tout a commencé lorsqu’Esteban, 19 ans, a attiré l’attention des policiers en faisant crisser ses pneus sur les quais de l’Aude. Une forte odeur de cannabis émanait de son véhicule. La fouille a confirmé les soupçons : herbe, résine, ecstasy, tout était conditionné pour la vente. Placé en garde à vue, il a rapidement avoué être un simple exécutant, livrant la marchandise sur commande. "Je n’étais que la recharge", a-t-il déclaré. Son rôle ? Prendre livraison auprès de "Mouloud", un Drômois de 21 ans, et dispatcher les produits aux clients. Une organisation digne d’une entreprise, où efficacité et discrétion étaient les maîtres mots.

Le 23 janvier, au petit matin, les policiers ont interpellé Mouloud à son domicile, rue Charles-Augustin, dans le quartier de l’Arnouzette à Carcassonne. La perquisition a révélé l’ampleur du trafic : neuf kilos de cannabis, 1,2 kg de cocaïne, 500 cachets d’ecstasy. Mais ce n’est pas tout. Trois armes de poing et deux grenades offensives étaient également stockées dans l’appartement. Une saisie qui atteste du niveau de professionnalisation de ce commerce parallèle.

Lors de l’audience du 3 mars, les prévenus ont reconnu leur implication. "J’avais des ordres à donner, j’envoyais les commandes aux livreurs", a expliqué Mouloud. Il nie en revanche être propriétaire des armes et de la drogue saisies, bien qu’il ait reconnu gérer l’argent et le conditionnement des stupéfiants. De son côté, Esteban a plaidé l’erreur de parcours. Recruté sur les réseaux sociaux, il affirme avoir accepté cette activité par nécessité après une séparation l’ayant conduit à la rue. Contrairement à Mouloud, il n’a pas participé aux opérations d’acheminement des produits entre Narbonne et Carcassonne, qui se faisaient en mode "go-fast".

Le ministère public a dénoncé "un trafic d’ampleur mené par deux jeunes d’à peine vingt ans", regrettant une "banalisation inquiétante de ces pratiques". Trois ans de prison, dont douze mois avec sursis probatoire, ont été requis contre Mouloud. Pour Esteban, le parquet a demandé dix-huit mois avec sursis. La défense a mis en avant le parcours de vie chaotique des accusés. Me Sarah Faïdi a plaidé pour une peine adaptée à la fragilité d’Esteban, orphelin depuis l’enfance. Me Franck Alberti a insisté sur la soumission de Mouloud à un réseau structuré basé à Narbonne.

Le tribunal a finalement condamné Mouloud à trente mois de prison, dont dix-huit avec sursis probatoire de deux ans, et Esteban à dix mois avec sursis probatoire. Ce dernier a été maintenu en détention pour purger la partie ferme de sa peine. Un coup porté à un trafic bien rodé, mais qui ne suffira pas à enrayer un phénomène en pleine expansion.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

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Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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