UN MATCH, 200 SUPPORTERS EN FURIE ET UNE VILLE SOUS PRESSION

TENSIONS, FORCING ET DÉGRADATIONS : LE MATCH DE TOUS LES DÉBORDEMENTS À CARCASSONNE

Ce devait être une belle fête du football régional. Ce fut un samedi sous haute tension. Le 7 juin, au stade Albert-Domec de Carcassonne, le match d’accession en Nationale 3 entre le RC Tarbes et Montpellier-Atlas a viré à l’affrontement larvé, dans les tribunes comme aux abords du terrain. Jets de projectiles, forçage d’entrée, mobilier arraché, présence policière massive… Une cinquantaine de personnes ont été mobilisées pour contenir une atmosphère électrique.Sans blessés, mais avec de lourdes conséquences.

"Ils ont insulté des gens et tenté de voler. Ils étaient une trentaine", rapporte Yazid Laredj.

Tout avait pourtant été anticipé. Plusieurs réunions avaient réuni, en amont, la préfecture de l’Aude, la Ligue Occitanie de football et la Ville de Carcassonne. La rencontre, capitale pour l’accession en division supérieure, avait été classée à haut risque. À juste titre. Dès l’entrée des supporters, le ton est monté. Près de 200 personnes ont forcé les grilles, dont une trentaine cagoulée, selon l’adjoint aux sports de Carcassonne, Yazid Laredj. Le tarif d’entrée n’a pas freiné la détermination de certains. La sécurité privée, initialement composée de dix agents, a dû être doublée dans l’urgence.

Une fois installés en tribune Canal du Midi, plusieurs supporters montpelliérains ont arraché des sièges, dégradé le panneau “Carcassonne”, allumé des fumigènes et multiplié les insultes. À la buvette, c’est un début d’émeute qui éclate à la mi-temps. "Ils ont insulté des gens et tenté de voler. Ils étaient une trentaine à se comporter comme des animaux", rapporte Yazid Laredj. La buvette a dû être fermée sur-le-champ.

Sur le terrain aussi, la nervosité s’est fait sentir. Un premier but encaissé par Montpellier-Atlas a exacerbé les tensions. Les agents de sécurité privée étant dépassés, la police nationale a été appelée en renfort. Au total, vingt-trois policiers, dont une brigade anticriminalité venue de Narbonne, ont été mobilisés, avec cinq agents de la police municipale. Une présence imposante, dirigée par la commissaire Galais, pour sécuriser la fin du match et surtout évacuer les supporters dans le calme. Les forces de l’ordre ont escorté les bus des groupes jusqu’à leur sortie de Carcassonne.

Au final, aucun blessé, mais un climat tendu qui interroge. Comment en arrive-t-on à de telles scènes dans un simple match d’accession régionale ? L’incident pose la question de la sécurisation des matchs amateurs de haut niveau, de l’encadrement des supporters, et de la prévention des violences dans des enceintes sportives souvent mal préparées à de tels débordements. Ce soir-là, c’est le sport qui a perdu. Et Carcassonne, malgré les efforts de ses services, se retrouve à gérer les retombées d’un week-end que le football local n’est pas près d’oublier.

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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant 
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens 
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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