UN RÉSEAU TROP POLÉMIQUE POUR CONVAINCRE DANS L'AUDE

POURQUOI LES AUDOIS BOUDENT LE RÉSEAU SOCIAL X (EX TWITTER)

Avant de devenir X, il s'appelait Twitter. Symbole d'une époque, ce réseau social était autrefois le terrain de jeu privilégié des journalistes, politiques et influenceurs. Mais son rachat en 2022 par Elon Musk a marqué un tournant radical. Sous sa houlette, la plateforme a abandonné la lutte contre la désinformation et les faux comptes, favorisant au contraire un climat propice à la propagation de propos polémiques. En Europe, cette évolution suscite des critiques, notamment en raison de potentielles violations des règles en matière de modération. Ce contexte a entraîné une désertion progressive des institutions, universités et personnalités politiques. Pourtant, dans l'Aude, l'impact de ces bouleversements semble quasi inexistant : le désintérêt des élus et du public pour ce réseau ne date pas d'hier.

X un outil perçu comme clivant et éloigné des réalités locales

Dans le département, Facebook et Instagram restent les plateformes de prédilection des responsables politiques et des figures publiques. Parmi les rares exceptions, quelques députés tirent leur épingle du jeu, mais avec une audience limitée. Christophe Barthès (RN) est le seul à dépasser les 10 000 abonnés, bénéficiant d'une notoriété acquise à travers ses prises de position polémiques et ses interventions médiatiques sur des sujets sensibles comme le climatoscepticisme.

Derrière lui, d'anciens et actuels parlementaires comme Frédéric Falcon, Mireille Robert ou encore Julien Rancoule cumulent des communautés modestes, souvent boostées par leur passage sur la scène nationale. Les maires, quant à eux, peinent à exister sur X, à l'exception de Didier Codorniou (Gruissan) et Éric Ménassi (Trèbes), respectivement 3 442 et 2 552 abonnés, mais dont l'activité sur la plateforme demeure anecdotique.

Ce faible engouement pour X traduit une tendance plus large. L'Aude, terre de tradition et de proximité, n'a jamais trouvé son intérêt dans un outil perçu comme clivant et éloigné des réalités locales. À l'heure où le numérique façonne de plus en plus le débat politique, la question reste ouverte : ce désintérêt est-il un frein ou, au contraire, un signe de résistance face aux dérives de l'ultra-communication ?


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Jean Michel Jumeau, Journaliste indépendant
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Le journal du geek 2025

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