UNE ÉTAPE DE LÉGENDE DANS LES PYRÉNÉES, ARENSEMAN PREND LE POUVOIR

ARENSEMAN RÈGNE À SUPERBAGNÈRES, LES PYRÉNÉES RÉVÈLENT UN NOUVEAU VISAGE DU TOUR

Une échappée solitaire, une lutte de chefs en arrière-plan, et un finish d’anthologie à Luchon-Superbagnères : l’étape pyrénéenne de ce Tour de France 2025 aura tenu toutes ses promesses. Dans ce 14e acte entre Pau et la mythique station haut-garonnaise, Thymen Arensman, 24 ans, a frappé fort. Le coureur néerlandais d’Ineos Grenadiers a signé une victoire de grimpeur pur-sang, face à la férocité des UAE et à la menace permanente de Pogacar et Vingegaard. Une performance majuscule qui redistribue les cartes et interroge : le Tour serait-il en train de s’émanciper des duels attendus ?

Ce succès d’Arensman interroge au-delà de sa beauté sportive...

Tout avait pourtant commencé comme prévu. Une météo capricieuse, 170 coureurs au départ, une chasse aux points animée par les sprinteurs et baroudeurs, et un peloton sous contrôle. Jonathan Milan, motivé par le sprint intermédiaire avant le Tourmalet, dynamite la course, pendant que Valentin Madouas, Bruno Armirail ou Michael Woods tentent tour à tour leur chance. Rien n’y fait. La machine UAE Emirates XRG verrouille. Jusqu’à ce que la course bascule dans la tragédie. Le Belge Remco Evenepoel, troisième du général, craque brutalement dans l’ascension du Tourmalet et abandonne. Son coéquipier Mattias Skjelmose, victime d'une chute plus tôt, renonce lui aussi. Deux leaders hors-jeu en moins de trente kilomètres : les Pyrénées viennent de faire le tri.

C’est alors qu’un autre scénario s’écrit. Celui de l’échappée royale, formée de grimpeurs aguerris et de jeunes talents, dont le maillot à pois Lenny Martinez. L’espoir français s’isole dans le Tourmalet, puis l’Aspin, offrant une démonstration de panache avant d’être repris à Arreau. À ce moment précis, Arensman entre en scène. À 4,5 kilomètres du col de Peyresourde, il attaque seul. Il bascule avec plus d’une minute d’avance, puis s’élance vers Superbagnères avec deux minutes de marge. Derrière lui, les favoris temporisent. Jusqu’à ce que Pogacar et Vingegaard se détachent, trop tard. Malgré le retour menaçant de Felix Gall, Arensman s’accroche. Il franchit la ligne avec 1’07’’ sur Pogacar, 1’11’’ sur Vingegaard. L’étape est pour lui. Et peut-être une partie du Tour vient-elle aussi de changer de visage.

Ce succès d’Arensman interroge au-delà de sa beauté sportive. D’abord sur l’usure des leaders : les UAE ont roulé fort, mais à quel prix ? Pogacar n’a pas pu conclure. Vingegaard, prudent depuis le départ, monte en puissance, mais trop lentement ? L’absence de Remco bouleverse le classement, offrant à l’Allemand Florian Lipowitz la 3e place et le maillot blanc. Ensuite, cette étape met en lumière un Tour plus ouvert qu’annoncé. Oui, les duels entre stars font encore recette. Mais ce sont les offensives lointaines, les paris risqués, les échappées osées qui écrivent les plus belles pages. Arensman, vainqueur d’étape sur la Vuelta 2022, devient ici un nom à retenir. Pas une surprise. Une confirmation.

Le Tour 2025 n’est pas seulement une affaire de puissance. Il est redevenu, à travers ces montagnes, un terrain d’inspiration. Et c’est peut-être cela, le plus beau enseignement de Superbagnères.


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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant 
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens 
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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