VIOLENCE POLITIQUE : LA PERMANENCE DU RN CIBLE D’UN ACTE MILITANT À NARBONNE

RN DEHORS : LA PERMANENCE DU DÉPUTÉ FALCON VANDALISÉE À NARBONNE DANS UN CLIMAT DE TENSION POLITIQUE

Des slogans rageurs, une porte taguée, une colère palpable : jeudi 1er mai, la permanence parlementaire de Frédéric Falcon, député Rassemblement National (RN) de Narbonne, a été prise pour cible par des militants se revendiquant de l’extrême gauche. Cette attaque, survenue en marge d’une journée marquée par une double mobilisation — pro et anti-RN — dans les rues de la sous-préfecture audoise, cristallise les tensions grandissantes autour de la place croissante de l’extrême droite dans le paysage politique local. "Mort aux fachos", "RN dehors" ou encore "Fachos au feu", autant de messages violents retrouvés sur la façade du local, vraisemblablement signés par la Jeune Garde antifasciste, proche du député LFI Raphaël Arnault. La symbolique est forte. Et l’escalade inquiète.

Cet acte de vandalisme relance le débat sur les limites de l’engagement politique.

Dans un contexte déjà chargé, où près de 5 000 personnes se sont réunies à l’Arena pour écouter Marine Le Pen et Jordan Bardella, pendant qu’un nombre équivalent défilait en opposition dans les rues, la violence verbale a franchi un nouveau cap avec cette intrusion. Malgré la présence massive des forces de l’ordre — quatre compagnies de CRS déployées, un dispositif de sécurité pointilleux — les assaillants ont réussi à pénétrer dans les locaux du député. C’est ce dernier, rentré du meeting, qui a découvert les dégâts.

Dans un premier temps, Frédéric Falcon a mis en cause, dans un tweet rapidement supprimé, la préfecture de l’Aude pour avoir "laissé [sa] permanence sans surveillance". Un message qu’il a reformulé ensuite en attaquant Philippe Poutou, présent lors du rassemblement, le Parti socialiste, et une nouvelle fois les services de l’État.

Des accusations que ces derniers réfutent fermement : "La permanence n’était pas sur le parcours de la manifestation, ni incluse dans le périmètre de protection", indique une source préfectorale, rappelant que les priorités sécuritaires portaient avant tout sur la séparation des deux cortèges. Jusqu’à la fin de journée, aucun autre incident majeur n’a d’ailleurs été constaté.

Cet acte de vandalisme relance le débat sur les limites de l’engagement politique et les formes que prend la confrontation idéologique dans l’espace public. Faut-il y voir un symptôme de la radicalisation d’une frange militante de gauche ? Ou le fruit d’un climat national tendu, où l’antagonisme entre deux France politiques atteint un point de rupture ? Si la dénonciation de l’extrême droite reste un droit démocratique, la violence contre des élus remet en question les règles du jeu républicain. À mesure que le RN renforce sa présence dans les territoires, ses opposants semblent, eux aussi, durcir leurs méthodes. La République, déjà fracturée, n’a sans doute pas fini de trembler.
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Ludovic BEUZERON, Journaliste indépendant
pour C11 .MEDIA et La Voix des Citoyens
Membre actif de la #fnjmi 🇫🇷

Rédaction : Press’K - Tous droits réservés
Crédit photographique : DR, Buzee Prod 2025

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